mardi 24 juillet 2012

L'indispensable assainissement de Conakry


Conakry est parsemée de déchets. Plastiques, métal et autres jonchent les rues. Les habitants n'ayant pas à leur disposition de système de collecte et de destruction des ordures efficace, se débarrassent dans les rues, jettent dans les égouts ou brûlent leurs déchets. Les enfants jouent au milieu de ces rebuts, quand ce n'est pas avec, ce qui comporte des risques pour leur santé. Les chèvres broutent parmi les sacs plastiques et ingèrent cette substance. Or, le plastique est composé de matières chimiques cancérigènes, qui peuvent se transmettre à l'homme quand celui-ci mange l'animal. Parfois, les animaux s'étouffent avec ces plastiques et meurent. 

Bord de route à Dixin

Il y a plus d'une semaine, le Président Alpha Condé à témoigné de sa volonté d'assainir la ville et en a appelé au gouverneur de la ville et aux chefs de quartier pour prendre en main la situation. Les quelques deux millions d'habitants de Conakry ne sont pas - ou peu - sensibilisés au désastre environnemental et sanitaire que représentent les huit cent tonnes de d'ordures produites chaque jour au sein de la ville. Des solutions de collecte et de destruction efficaces doivent être mises en place par le pays pour remédier à cette situation. Une population informée permettrait de faire pression sur les autorités.

En cette période de fortes pluies, les déchets jetés dans les égouts viennent boucher les canalisations, entraînant la formation de mares d'eau stagnantes, propices au développement de microbes et au paludisme. Le choléra sévit actuellement à Conakry. Or, l'hygiène est la meilleure façon de repousser la maladie, ce qui est difficile à maintenir lorsque l'on doit marcher dans l'eau croupie lors de ses déplacements, par exemple. 

WOA Guinée, consciente de l'importance de la sensibilisation à ces questions environnementales, a élaboré une séance d'animation qu'elle souhaite réaliser au sein des Maisons de Jeunes. Les buts sont de démontrer à la jeunesse qu'un environnement sain est nécessaire pour mener une vie saine et que les déchets peuvent être recyclés. Des initiatives existent dans des pays voisins, permettant de confectionner des objets avec des sacs plastiques, de construire une maison avec des bouteilles plastiques, de réaliser des objets artistiques avec l'aluminium des canettes... Se mobiliser pour la préservation de l'environnement, créer des solutions nouvelles, est à la portée de tous.

lundi 16 juillet 2012

Maison des jeunes de Conakry

WOA Guinée a visité sept maisons des jeunes à Conakry afin de rencontrer les responsables depuis le début du mois de juillet.  L'objectif : recenser toutes les activités qui y sont pratiquées en faveur des jeunes et les besoins éventuels de la jeunesse. 

Les maisons des jeunes ont été crées sous la première république. Elles permettent à la jeunesse d'un quartier de s'y retrouver et de pratiquer des activités artistiques, manuelles ou intellectuelles leur permettant de s'occuper tout en acquérant des connaissances. Toutes comportent des "ballets", c'est à dire des troupes de musiciens et de danseurs. Ils répètent régulièrement et créent, sous la direction d'animateurs bénévoles, des spectacles qui font preuve de leurs talents. 

Ballet en répétition à la maison des jeunes de Gbessia

Les maisons des jeunes sont des endroits essentiels pour la jeunesse de Conakry, souvent le dernier rempart contre la délinquance, la mendicité ou encore la drogue. A Conakry, le taux de chômage est très élevé (plus de 60 % des moins de 25 ans) tout comme le taux d'analphabétisme (prés de 70 % de la population). Les jeunes filles sont les plus touchées par le phénomène, souvent victimes d'une discrimination de genre qui les laisse en dehors de toute scolarisation et les marginalise. A cela s'ajoutent les "filles domestiques" exploitées comme des quasi esclaves, les violences de toutes sortes ou encore les grossesses précoces. Les maisons de jeunes tentent de lutter contre ces phénomènes mais manquent cruellement de moyens pour y parvenir. 

Toit percé à la maison des jeunes de Matam
Dans les maisons visitées, certaines n'ont pas de toit, d'autres en ont un percé qui rend les lieux impraticables à la première pluie. Rares sont celles qui disposent de tables ou de chaises qui permettraient de dispenser les cours d'alphabétisation qui font défaut. Certains locaux sont insalubres et potentiellement vecteurs de maladies. Les aides d'ONG et organismes étrangers se font rares pour leur venir en aide. Pourtant, la jeunesse est demandeuse et prête à s'investir, aux côtés des bénévoles qui œuvrent déjà quotidiennement sur le terrain. 

Lieux d'aisances insalubres à la maison des jeunes de Matam

Local inondé à la maison des jeunes de Matam

Un programme de rénovation vient d'être lancé par le gouvernement guinéen pour certaines de ces maisons. Les anciennes maisons concernées ont été rasées et les travaux ont débutés. Elles seront toutes bâties sur le même modèle et comprendront une salle de lecture, une salle de projection et une salle informatique. Cependant, toutes les maisons ne sont pas concernées et cela vient renforcer la volonté de WOA Guinée d'apporter sa contribution à celles qui ne font pas partie du programme. WOA Guinée étudie actuellement les moyens qu'elle pourrait mettre à disposition pour remédier à la situation actuelle, en partenariat avec WOA France. 

Panneau de présentation des prochaines constructions de maisons de jeunes




 

vendredi 13 juillet 2012

Présentation

Women Of Africa Guinée est l'antenne à Conakry de Women Of Africa, une ONG française née en 2002. 


Women Of Africa (WOA) est présente dans huit pays d'Afrique Subsaharienne : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Guinée, Mali, RD Congo, Sénégal, Togo.

WOA mène des actions en faveur des femmes et des enfants, autour des dix programmes suivants : 

ENERPRO : Environnement Energie Renouvelable et Propreté. Sensibilise les populations à la problématique de l’environnement, des énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes…), le traitement des déchets et met en place une organisation locale en vue du ramassage des ordures par les habitants, leur tri et leur acheminement vers un digesteur installé en zones périurbaines et rurales qui permet de fabriquer de l’énergie (biogaz).

EDUCAF : Éducation et Alphabétisation pour les filles, les femmes et les jeunes. Permet aux enfants en danger et jeunes en difficulté, d’accéder à une scolarité normale, d’apprendre à lire et à écrire, et aux femmes de recevoir des cours d’alphabétisation, une formation en santé infantile, économie familiale ou un apprentissage créateur d'activité.

SANIPRO : Santé, Prévention et Information de proximité. Apporte une aide médicale, informe sur les règles d’hygiène et la prévention de la malnutrition, met en place une pharmacie communautaire, un dispensaire mobile, forme des agents de santé de proximité (ASP) et lutte contre le SIDA et des maladies telles que l’asthme, le cancer du sein et de l’utérus en plein développement. 

DEVILA : Développement, Entrepreneuriat des Initiatives locales et artisanales. Porte sur l’aide à la création de TPE, le soutien des micro-projets et de l’épargne villageoise, l’aide des femmes du secteur informel à développer leur activité à améliorer leur rentabilité et les artisans à promouvoir leurs produits.

INFOCOM : Informatique, Nouvelles Technologies et Communication. Permet un accès aux nouvelles technologies de l’information (NTIC) pour les femmes, les jeunes, permet un accès Internet aux jeunes, aux écoles, aux formateurs locaux, une formation spécifique aux métiers de l'informatique, du multimédia, de la communication et de la radio communautaire et intègre les NTIC dans les projets de développement.

FORMA : Formations et Formateurs pour l’Afrique. Permet aux jeunes et adultes de recevoir divers enseignements, formations professionnelles pratiques et concrets aux métiers (général, sanitaire, social, agricole, technologique, boulangerie, maçonnerie, ébénisterie, couture, coiffure, boucherie…), dispensés par des formateurs expatriés ou locaux, en activité ou à la retraite, afin de former à leur tour.

PARRAINOR : Parrainage des orphelins et enfants défavorisés. Permet aux enfants orphelins ou défavorisés de la naissance à l’age de 18 ans d’être parrainés et suivis durant leur enfance et adolescence par un ou plusieurs parrains/marraines en Afrique ou à l’Etranger. Ces enfants bénéficient de l’encadrement social, médical et éducatif de WOA en collaboration avec leur parrain qui verse la somme mensuelle de 15€uros ou 10.000FCFA entièrement consacrée aux besoins du jeune.

AMEREC : Aménagement et reconstruction. Permet de reconstruire les petites routes de campagne ou de petites villes, de créer des accès à des zones enclavées et réhabiliter des espaces utiles et abandonnés pour créer par exemple des épiceries sociales, restaurants sociaux, centre d’accueil ou écoles.

CULTURAS : Culture, Art et Sport. Favorise et développe les activités culturelles, artistiques et sportives, encourage les jeunes talents dans les domaines tels que musique, mode, sport, arts plastiques ou non, cinéma, audiovisuel, danse, architecture.

AGRIVAL : Agriculture et valorisation alimentaire. Met en place des coopératives rurales de cultures vivrières pour un meilleur accès au marché et aide les femmes porteuses de micro-projets de valorisation des produits de base pour un meilleur revenu (ex. : transformation des tubercules en amidon, qui offre un meilleur revenu que la tubercule brute ; transformation de l’arachide en huile ; des fruits en confiture…). Aide les femmes à développer et améliorer leur culture.